Je déborde malgré moi....

J'ai un problème, ça dure depuis la naissance de Nérée et je n'arrive pas à le résoudre.
Quand je suis fatiguée ou quand Nérée réclame beaucoup depuis un moment, j'atteins un seuil de saturation et là il y a une violence inouie qui apparait en moi.
Le ressenti associé est "et moi ? Qui s'occupe de moi ? Je suis obligée de donner et moi personne ne regarde si je suis fatiguée".
Quand ça se produit et que je sature, le moindre pleure de Nérée provoque de la furie en moi, si je m'écoutais je crois que je serais capable de le frapper.
Je temporise mes réactions mais c'est assez fort : je suis brusque avec lui, je lui dis "tu m'emmerdes", "t'es chiant", je crie "arrêeeeteee" de façon très virulente. Je lui sors des trucs du genre "puisque c'est comme ça tiens t'as qu'à rester dans ton lit comme ça tu sauras pourquoi tu pleures". Dans ces moments là j'éprouve un plaisir sadique à le voir pleurer. Ca ne dure jamais longtemps : en qqs minutes c'est moi qui pleure, je revois mon bb d'amour qui n'y peut rien, juste il a besoin de moi, je le prends dans mes bras et je laisse sortir ma peine.
J'ai horreur de ça. Tout le long je suis consciente qu'il n'y peut rien. Et malgré ça je pète les plombs.
Ce matin ça s'est produit. L'impression de me faire bouffer, que moi personne ne me respecte, c'est tellement fort que je ne PEUX PLUS. C'est Richard qui a pris la relève pendant que moi je m'isole pour faire retomber la pression.
J'ai des accès de violence parfois, ça sort avec Richard de temps en temps où je casse un verre, je hurle, je claque la porte.
Toujours ce ressenti de ne pas être comprise, entendue, respectée.
C'est certain que ça renvoit à mon enfance mais je ne me souviens pas bien.
Je sens que d'avoir écrit tout ça là va déjà beaucoup m'aider, c'est la première fois que je me mets vraiment face à ce problème..

N'hésitez pas à me faire partager ce que vous ressentez là-dessus.

Bizzzz et merci d'avance

pour moi c'est un renvoi direct à ta mère en particulier.
9a te bloque complètement au niveau de la gorge. la communication donner/recevoir ne passe pas du tout.
Et un peu la tête aussi au niveua de l'acceptation.

Essayes de te positionner de te détendre et de voir ce que tu ressens ? ce qui remonte comme émotion.

Je pense tout simplement que tu as des choses à dire à ta mère

bisous
kiki

Tu es super courageuse de nous écrire tout cela ,j'ai vécu TOUT cela à plusieurs reprises quand j'avais mes 3 tout petits (je rappelle que les jumeaux sont nés quand mon ainé avait 17 mois )ça n'a pas commencé dès leur naissance mais quand ils avaient quelques mois même peut etre plus d'un an je pense ...

Je vivais cela très mal (d'être comme ça) mais je n'ai jamais eu la force , le courage d'en parler à quelqu'un,j'avais trop honte (maintenant c'est fait )

Citation :

C'est certain que ça renvoit à mon enfance mais je ne me souviens pas bien.

moi aussi j'en suis convaincue pour ma part

et ça a été difficile à vivre parce que je ne voulais pas me comporter ainsi mais c'était incontrolable et je culpabilisais énormément

ça arrivait aussi comme toi dans les moments de grande fatigue ,de saturation ,d'être au bout ...
J'en ai parlé quelque part sur le forum déjà...le fait d'être allée au delà de mes limites parce que je voulais DONNER,DONNER,DONNER sans compter ,c'était comme ça et pas autrement je ne me voyais pas faire ou donner moins ,je ne pouvais pas ...

autre chose :leur père ne me "déchargeait" jamais ,ne s'occupait pas du tout des enfants et moi de mon coté je voulais assumer seule donc n'ai jamais demander d'aide à qui que ce soit...
Et toi est ce que tu peux t'octroyer des moments ou tu ne penses qu'à toi ou tu fais quelque chose seule pour toi sans Nérée ?

Olala je viens de me souvenir de choses.

Quand Nérée est né, j'étais très mal suite à l'accouchement traumatisant. Lorsqu'il a été muté en réa à Montélimar, je me suis retrouvée avec lui en tant "qu'accompagnante". C'est à dire que j'étais dans une chambre où il y avait juste une banquette pour moi.
Je ne me suis pas plainte car j'étais déjà soulagée d'avoir pu rester avec Nérée mais en moi j'ai du refouler des sentiments très fort d'être complètement délaissée.
La banquette était basse, fixe, un matelas dur. Même pas de quoi poser mes affaires. J'étais "tolérée" disons. J'avais mon épisio qui me faisait mal. Impossible d'allaiter couchée : déjà c'était mal perçu et puis le lit n'était pas très large. Aucun confort, aucun suivi. Un peu par le service de maternité d'à côté pour les points de l'épisio.
Je devais aller à l'autre bout du couloir pour aller aux WC ou me doucher, je devais donc laisser Nérée seul à chaque fois.
Pour manger c'était pire, c'était une salle sordide éclairée au néon avec une table en formica.
Le premier soir, je n'ai rien pu avaler, j'ai atteint le comble de l'isolement. L'impression de ne compter pour personne, de n'être rien, ni considérée ni aimée.

Le plus fort : l'hospitalisation de Nérée s'est faite le 3 janvier, jour de naissance de mon frère 25 ans plus tôt. Il a failli mourir à la naissance. Je pense que c'est là que j'ai commencée à être délaissée. Sur mon carnet de santé, ma courbe de poids et de taille fait un plateau à cet age sur un mois !!!!
Puis ma mère s'est occupée de mon frère qui braillait du matin au soir, qui devait porter une culotte d'abduction etc... Là je crois que personne n'a répondu à mes besoins.
Puis ma mère a enchainé sur une dépression.
La joie à la maison quoi...

Le fait de passer à la trappe, de ne pas me sentir aimée, d'être "de trop", non désirée : j'ai retrouvé tous ces ressentis à la naissance de Nérée. Sauf que ce coup ci ce n'était pas mon frère qui avait la vedette mais mon fils.
J'en veux à je ne sais quoi, je ne sais qui, de tout ce que j'ai du endurer, de tous ces efforts que j'ai du faire. Personne n'a vu ma détresse. Je devais me battre avec l'équipe, les premiers jours, je les ai senti "contre moi" puis j'ai fait des concessions et d'un coup ils se sont montrés sympas. Mais personne n'était là pour m'écouter. J'ai du prendre sur moi. Comme d'hab quoi. Personne ne se soucie de moi. Très souvent je ne suis pas comprise, rejetée alors que j'ai un tel besoin d'être entourée.

Je crois que petite, j'ai vraiment été considérée comme une vieille chaussette. Ma mère débordée.
Purée c'est ça !!

Elle n'a rien vu. c'est horrible, je ne parlais pas encore, j'ai envoyé plein de signes et rien ! juste des engueulades si je ne faisais pas bien. Jamais personne, la solitude, l'abandon. J'ai grandi seule. Tu te souviens Kiki, ça c'était ressorti quand on traitait les faux souvenirs.
C'est affreux cette détresse, tous ces signes qu'un enfant peut envoyer et qui ne sont pas vus. J'ai trop mal là. J'ai le coeur tout brisé.
D'ailleurs quand je vois des enfants envoyer des signes à leurs parents que ça ne va pas, j'ai le coeur qui se retourne à chaque fois...
Je crois que le plus terrible : que personne ne perçoive la détresse, d'être obligée de surpasser ça, de continuer à comprendre les autres autour et à vivre alors que ce n'est pas traité. Personne ça c'est terrible.

Gros morceau là...

Kiki : bien vu !

Sandrine : c'est exactement dans le même truc de DONNER DONNER DONNER. Je crois que j'ai aussi donné à 200%, je me rends compte de plus en plus que 100% suffisent amplement. C'est pas facile d'en parler, je pense qu'il faut des gens "ouverts" en face, comme ça peut être le cas ici. C'est un sacré bagage ce truc. Et ajd, ça va mieux ça dans ta vie ? Tu fais comment pour le gérer ?

Merci mille fois de votre aide, je suis super soulagée de tout ce que j'ai écrit ce matin.

daph, oui je me souviens trés bien du récit de ton accouchement et de ce stress, cette douleur, cette banquette....mais tu sais tu dois aussi être fatiguée physiquement, tu t'occupes exclusivement de lui et je sais comme c prenant et parfois on craque c normal aussi

je t'

Coucou Mira : oui la fatigue n'arrange pas... Il y a des choses qui ne me dérangent pas avec Nérée même si je suis à bout (par exemple s'il va 10 fois de suite au même endroit "interdit" genre les étagères à vaisselle, je ne le gronde pas et même si je suis crevée j'ai la patience de le déplacer sans m'énerver). En revanche dès qu'en moi se produit le ressenti de "et moi? " c'est là que ça dégénère. Je veux vraiment traiter ça, j'en ai marre de me faire de l'auto-relaxation à chaque fois pour me contenir.

Biz biz

Ben dis donc quelles avancées aujourd'hui !!!!

Tu sais, on en avait déjà parlé, que moi aussi ça m'est arrivé de crier sur Julie mais comme toi, ça ne dure qu'une seconde : j'arrête quand je vois sa pauvre tête toute effrayée...

On a dû vivre ça non ?

En tout cas, bravo de ce chemin !!!

coucou Daph...

je lis ton message seulement maintenant..
à mon niveau et puisque je n'ai pas de connaissance "érnergétiques ou autres" ;-) , je ne peux qu'essayer de te donner des solutions (pas des conseils) sur des trucs précis et c'est à prendre ou à laisser...

bon je vais peut être vous choquer car je suis un modèle de "laxisme"... à savoir... pourquoi Nérée à son âge a t il des interdits, pourquoi dois tu lui dire non (et ça t'épuise) quand il va vers la la commode à vaisselle ??
hum hum.... Dodson, que je n'aima pas trop par ailleurs mais ça c'est autre chose, appelle ça "le contôle de l'environnement".
rends cette vaisselle inacessible à Nérée et tu n'auras plus à lui dire non, organise ta maison en fonction de Nérée (j'utilse un impératif comment dire pour le style, pour transcrire la théorie de Dodson dans "aimer sans tout se permettre").

lena marche à 4 pattes depuis une semaine environ : on a planqué tous les fils électriques, tout et elle va partout à sa guise. reste les plantes vertes et là je suis embêtée car elle vont geler dehors, la solution serait de les surélever.

sinon le comportement que tu décris ressemble à des éléments de burn out (cf. mon compte rendu de la LLL) et la seule manière de prévenir ça c'est de parler, parler, parler... dire à ton conjoint quand tu en as marre....
personnellement quand j'en ai marre des tâches répétitives, quand j'ai l'impression que personne ne prend soin de moi je me fais un petit cadeau et je laisse la maison en plan (vaisselle, cuisine, ménage etc) mais jamais Lena....

mais rassure toi : je suis abonnée à la liste parents conscients (LPC) et ton témoignage revient tous les jours, tous les jours, tous les jours... (et je ne dis pas ça pour minimiser ton ressenti)

maintenant par rapport à e qui vient de ton enfance et de la naissance de Nérée, je n'y connais rien..........

bon courage,

julie

ah si... je voulais ajouter encore un truc...
la Liste Parents Conscients (LPC) a initialement pour but d'aider les parents qui ont été victime de violence pendant leur enfance (on ne parle pas de violence physique mais de violence plus subtiles comme finir son assiette, dire merci, prêter ses jouets) et qui à un moment ou un autre ressentent ce que tu décris...

bisoussss

julie

le burn out...
c'est la maladie du siècle ça aussi.

mais c'est tellement vrai !

en tout cas julie j'approuve ton traitement choc : celui ou tu te fais plaisir !

daph franchement je ssuis uin peu comme toi, quand je suis épuissé que je me répete sans arret, ca m'épuise et je craque mais bon je me retiens tout de meme pas d'excés de violence ici

mes filles vivents leur vie tranquillou ais faut pas que ca déborde

julie j'adoire ce que tu as écrit et ca me parle en plus

et je vais y réflechir

biosus angie

et kiki... le pire c'est que comme kdo lors de la dernière "crise" je me suis achetée des couches ! tssss !

hihi !
ha làlà le soin par les coucoucehs..

je connai sça par coeur.
j'en ai commandé hier soir....

Coucou !

Oui le burn out guette...
Je pense qu'il est possible de traiter ça : je vois bien, mes réactions sont disproprotionnées.

Julie : concernant les interdits, il n'y en a pas ! C'est juste que cette maison est mal foutue, y a des trucs auxquels on ne peut remédier, c'est pour ça que j'ai hate d'être dans notre future maison !!!

Je décroche bien des moments quand ça ne va pas mais ça ne résout pas le problème. C'est plus profond.

Bon je vais éclaircir ça, il faut que j'y arrive, pas envie de passer des années come ça.

Merci à toutes pour votre aide

tu veux qu'on en parle daph ???

Why not ? Ca ferait pas de mal je crois, j'arrive pas à m'en sortir...
Quand comment ?

par tel ?

vers 14 h 30 - 15 heures ?

un peu plus tard ça irait ? Vers 15h30 ?

Avant j'ai déjà RV téléphonique

daph petit mot pour te dire chapeau d'avoir su parler de ça, pas facile!!!

ben oui ça nous est arrivé à ttes tu vois, le mythe de la mère parfaite est aboli de chez aboli....

ça m'est arrivé qq fois lorsque j'avais besoin de faire le point sur moi, ma vie, mes ressentis, et que je ne trouvais aucun espace...

nos loulous se mettent en position de tyrans à chauqe fois pour nous faire réagir, il parait que c'est pour nous éviter la déprime et le status quo ça marche...en tous cas je peux te dire que Titou est du genre terreur ces jours!!

le seul avis que je te donnerais est de prendre un peu d'aide près de ton hom ou autre SANS culpabiliser, c'est à Nérée que tu rends service aussi en prenant du temps pour toi...(et c'est moi qui dis ça!!! )..dès que ton horizon se sera éclairci (et c'est déjà le cas), tu retrouveras ta disponibilité d'ange!! je rigole mais c vrai...

je t'embrasse fort

lalie qui écrit aux autres pour ne pas trop penser..